Pour ceux qui me connaissent, j’étudie depuis quelques années différentes techniques qui ont toutes le même objet d’étude : le fascia.
Alors déjà, c’est quoi le fascia ?
il s’agit d’un tissu conjonctif qui prend différentes formes selon son emplacement. C’est un réseau, une maille fasciale, qui englobe tout. Chaque cellule de votre corps est recouvert de fascia, chaque fibre musculaire, chaque os, chaque organe, chaque nerf. D’ailleurs, le fascia commence à se former lorsque l’embryon est âgé de deux semaines. Par un processus nommé gastrulation, l’embryon qui ressemble au départ à une boule de cellule va s’organiser, en se pliant à l’infini. Les muscles, les os, le système nerveux, le cerveau, tout va se développer à l’intérieur du fascia. Du point de vue du fascia, l’humain est un origami très très élaboré 🙂 Pour l’imaginer, pensez à un matériau blanc, fin, souple et robuste à la fois, qui isole toutes les parties de votre corps tout en les interconnectant. Vous voyez le film très fin qu’il y a sur un blanc de poulet ? C’est du fascia.
Ce fascia permet par exemple que les muscles glissent les uns sur les autres, il forme une enveloppe qui les contient, un voile doux entre deux muscles. Il participe aussi à la transmission de force, on estime que 30% de la force d’un muscle provient en réalité du fascia.
Démonstration
Pour vous montrer que le fascia interconnecte tout, voici deux petits exercices à tester :
1er exercice : penchez vous en avant, jambes tendues, les bras détendus vers le sol, la tête décontractée. Essayez de voir si une jambe est plus souple que l’autre, si la tête est bien détendue, si un bras va plus bas que l’autre. Ensuite asseyez vous et prenez une balle de tennis. Posez la sous votre pied et massez votre pied gauche du talon jusqu’a la pointe, non pas en forçant avec le poids de la jambe, mais en penchant le poids de votre torse vers l’avant, la main sur votre genou. Massez pendant 2-3 minutes. Penchez vous de nouveau en avant et notez maintenant la différence entre le coté gauche et droit.
2ème exercice : debout, le bras gauche pliée en angle droit, demandez à quelqu’un de baisser votre avant bras vers le sol. Notez s’il est facile ou non pour lui de baisser votre avant bras. Maintenant réessayez avec la langue fermement collée au palais. Votre partenaire devra mettre beaucoup plus de force pour vous abaisser le bras !
Et du coup ça sert à quoi ?
Le fascia réagit à l’offre et à la demande mécanique, c’est à dire qu’il est là en soutien du mouvement. Il est composé essentiellement d’eau, de fibres (de collagène notamment), il est viscoélastique, à la fluide et fibreux, à mi chemin entre le solide et le liquide. Si on le chauffe, on diminue son coté visqueux, il se fluidifie. D’où l’intérêt de s’échauffer avant le sport, ou de mettre du chaud sur une zone contractée. Le fascia va s’épaissir et se charger en collagène s’il sent qu’un muscle a besoin de soutien. Si vous soumettez une zone de votre corps à une tension mécanique trop intense et répétée, le fascia se « solidifie » pour tenir la charge ! Il réagit aussi à l’inflammation, ou à l’immobilisation, cela peut causer des adhérences et une fibrose qui vont entraver la mobilité des tissus.
Les scientifiques se penchent aujourd’hui sur le lien entre les émotions et les fascias, le lien entre relâchement du corps et libération émotionnelle. On appelle ça le relâchement somato-émotionnel. On l’a vu, le fascia se développe très vite chez l’embryon et partage une origine commune (le mésoderme) avec d’autres structures, telle que la dure-mère, la notochorde et la microglie. Le fascia interagit avec le système nerveux, il n’en faut pas plus pour que l’on s’interroge : le fascia pourrait il être l’intermédiaire entre le corps et l’esprit ?
Différentes techniques pour relâcher les fascias
Il existe plein de courants différents dans le domaine des fascias. La fasciathérapie (méthode de Danis Bois) n’est qu’une parmi des dizaines de techniques visant la libérer les tensions fasciales qui entravent la mobilité.
Une qui est facile à trouver autour de chez soi (voir même de pratiquer à domicile) est le Yin Yoga. Il s’agit d’une forme de yoga inventée dans les années 70 où chaque pose est tenue plus de 5 minutes. Ce sont des poses « passives » qui invitent au relâchement. Vous pouvez aussi tester les rouleaux de massage !
La méthode de John Barnes qu’on appelle MFR (Myofascial Release Approch) propose une approche douce et profonde, via des techniques de compression sur les restrictions fasciales. Ces compressions doivent être maintenues un certain temps pour que le fascia se relâche.
J’utilise personnellement plusieurs méthodes, certaines très douces, et d’autres un peu plus intenses. Le travail des points gâchettes (trigger point) est assez intense à recevoir, il s’agit de compresser un point tendu, soit de façon continue soit en faisant des petits « crochets » afin de libérer la tension myofasciale. Cette technique je ne l’utilise que dans mon massage Deep Tissue » Résonance du corps » car même si j’essaye de la pratiquer avec le plus de douceur possible, c’est une technique intense.
Vous pourrez découvrir d’autres techniques de relâchement myofascial dans mon massage Sur mesure « Osmologie des sentiments », où je travaille plus particulièrement le lien entre fascia et émotion. Egalement dans le soin visage Myofascial « Concrète d’infini », qui à pour but de relâcher les tensions musculaires et fasciales du visage et cou, dans un but esthétique mais aussi de bien être.
J’espère que cet article aura rendu les choses plus claires pour vous et que ça vous donnera envie de prendre soin de vous 🙂